24 décembre 2025

Développement Affectif : L’affectif chez l’enfant de 19 à 24 mois

En bref — Points clés du développement affectif (19-24 mois)

  • 🧠 Autonomie émotionnelle naissante: l’enfant dit « non » et teste les limites pour mieux se connaître.
  • 💞 Attachement solide et besoin de proximité: la sécurité affective guide l’exploration.
  • 😢 Émotions intenses et rapides: les réactions affectives basculent du rire aux larmes en quelques secondes.
  • 🧩 Jeux symboliques en plein essor: imitation, scénarios simples, cuisine ou doudou « patient ».
  • 🗣️ Communication non verbale: gestes, regards et ton de voix pèsent autant que les mots.
  • 👫 Développement social par le jeu en parallèle: apprendre à attendre, à regarder, à partager.
  • 🌙 Routines apaisantes: le sommeil structure les ressources d’autorégulation.
  • 📚 Livres, comptines et histoires sur l’expression des sentiments pour mettre des mots sur le vécu.

Entre 19 et 24 mois, le tout-petit traverse une phase décisive: il veut décider et, simultanément, rester proche de ses figures d’attachement. Cette tension, très saine, nourrit l’autonomie émotionnelle. À cet âge, l’enfant s’affirme par des « non », s’accroche à ses objets réconfortants, redoute les changements de routine et réagit vivement aux frustrations. Pourtant, ces secousses affectives deviennent des tremplins d’apprentissage si l’adulte joue son rôle de phare sécurisant. Grâce à la co-régulation, au langage émotionnel et aux rituels, l’enfant apprend à nommer ses émotions et à tolérer l’attente.

Le quotidien offre un terrain d’expériences riche: se préparer pour sortir, partager des blocs avec un camarade, consoler un ami. Chaque mini-scène, si elle est accompagnée avec clarté et douceur, renforce la sécurité affective et la confiance en soi. Les jeux symboliques prennent de l’ampleur et ouvrent la voie à l’empathie. Et parce que les habitudes stables soutiennent l’équilibre, une routine du coucher bien pensée et des moments calmes de lecture deviennent des piliers pour naviguer les grandes vagues émotionnelles.

Attachement et sécurité affective chez l’enfant de 19 à 24 mois

À cet âge, l’enfant explore davantage, mais vérifie fréquemment la présence d’un adulte de confiance. Cette danse entre éloignement et retour alimente la sécurité affective. En observant, on repère une alternance typique: il joue seul, puis cherche un câlin, repart, et revient. Ce va-et-vient renforce l’attachement et constitue la base de l’autonomie émotionnelle.

Pour soutenir ce mouvement, la clarté des repères est essentielle. Des routines prévisibles, des transitions annoncées, des espaces ordonnés rassurent. Par exemple, un rituel d’au revoir au moment de la garde réduit les pleurs. Une phrase simple et stable, puis un geste clé, aident à se séparer sans confusion.

Comprendre les réactions affectives au quotidien

Les réactions affectives sont parfois intenses: larmes soudaines, colère immédiate, sidération devant une nouveauté. Le cerveau n’a pas encore la maturité nécessaire pour réguler seul ces vagues. D’où l’importance d’une présence calme qui prête des mots: « Tes sourcils froncés me montrent que tu es fâché. » Ce miroir verbal normalise l’expression des sentiments et diminue l’escalade.

Les objets de réconfort, comme une couverture, peuvent resurgir. Plutôt que de les bannir, mieux vaut en faire des alliés. Ce besoin ne traduit pas un « retour en arrière » mais un ajustement face à une stimulation plus large du monde.

Créer un environnement sécurisant et stable

Le soir reste un moment stratégique. Une routine structurée aide à relâcher la pression sensorielle accumulée. Les familles qui peinent à poser un cadre peuvent s’appuyer sur des guides clairs, comme des conseils pratiques autour du rituel du dodo proposés ici: mettre en place une routine de sommeil 🌙. Ces repères soutiennent la capacité de l’enfant à récupérer et à mieux gérer ses émotions le lendemain.

L’environnement relationnel compte tout autant: formulez des demandes courtes, restez cohérent d’un jour à l’autre, et valorisez l’effort. Quand l’enfant essaie de mettre ses chaussures, féliciter le processus plutôt que le résultat nourrit l’élan vers l’autonomie émotionnelle.

Un fil conducteur: l’exemple de Lina

Imaginons Lina, 22 mois. Elle s’éloigne au parc, puis revient serrer la jambe de l’adulte. Un « Je suis là, tu peux explorer » suffit à relancer son jeu. Plus tard, au moment de partir, elle s’effondre. L’adulte garde une voix basse: « Tu es déçue. On va faire trois glissades et on rentre. » Compter les glissades, annoncer la transition, et conclure par un rituel d’au revoir au toboggan, transforment une crise potentielle en sortie maîtrisée.

Idée clé: sécuriser le lien ne freine pas l’indépendance; au contraire, un attachement solide décuple l’audace d’apprendre.

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Émotions intenses et expression des sentiments: co-régulation et autonomie

Entre 19 et 24 mois, le répertoire émotionnel s’enrichit rapidement. Colère, jalousie, peur du changement, joie explosive: l’enfant traverse ces états sans frein interne suffisant. La co-régulation devient donc la première étape vers l’autonomie émotionnelle. Elle consiste à prêter son calme, sa respiration, ses mots et sa stabilité.

Le langage émotionnel doit rester concret: « Tu veux ce camion et Paul aussi. C’est difficile d’attendre. » En nommant, l’adulte cartographie l’expérience. Cette cartographie prévient l’escalade et installe des repères internes.

Des outils concrets pour l’expression des sentiments

Chanter des comptines sur les émotions stimule la mémorisation et le repérage corporel. Des histoires simples, où les personnages vivent la colère puis trouvent une issue, aident à modéliser des solutions. On peut aussi proposer un coin calme avec coussin, bouteille sensorielle et livres. Ce n’est pas une punition, mais un espace pour revenir au calme.

Pour soutenir ces apprentissages, les rituels de fin de journée et des activités adaptées au développement cérébral sont précieux. Des ressources pédagogiques peuvent aider à mieux comprendre les étapes clés ici: développement du cerveau de l’enfant 🧠. Comprendre la maturation progressive du cortex préfrontal invite à ajuster ses attentes.

Scénarios-guides et scripts de co-régulation

Lors d’une frustration: « Tu es en colère. On pose le jouet, on respire ensemble, puis on cherche une solution. » Un geste ralenti, une main ouverte et un regard doux renforcent la communication non verbale. En cas de morsure, d’abord protéger, puis rappeler la règle: « On ne fait pas mal. Je te montre comment demander. » Guidée, la main peut mimer « donner » ou « attendre ».

Les chansons et mouvements aident: taper doucement dans les mains en rythme régule l’activation. Pour varier, on peut trouver des idées via des contenus adaptés aux tout-petits. Voici une recherche utile:

Au fil des semaines, répéter les mêmes mots et gestes crée un langage commun. Ce vocabulaire émotionnel deviendra un appui durable, bien au-delà de la petite enfance.

Idée clé: nommer, contenir, puis proposer des choix simples transforme la tempête émotionnelle en apprentissage durable.

Développement social, jeu en parallèle et jeux symboliques

Le développement social se déploie par le jeu en parallèle: l’enfant joue près d’un pair plutôt qu’avec lui. Ce format, souvent incompris, constitue une étape normale. Observer l’autre, commenter ce qu’il fait et s’essayer à l’imitation affinent la conscience de soi et d’autrui.

Les jeux symboliques progressent à grands pas: faire semblant de cuisiner, donner à boire à une poupée, ou « soigner » un doudou. Ces scénarios aident à rejouer des situations vécues et à apprivoiser les émotions. On peut enrichir l’espace avec un téléphone jouet, des boîtes vides, des peluches et quelques accessoires simples.

Accompagner les situations de partage

Le partage reste difficile. Par conséquent, l’adulte organise le tour de rôle plutôt que d’attendre un partage spontané. Un minuteur visuel, un sablier ou une comptine temporelle rendent l’attente plus concrète. Pendant ce temps, décrire l’action de l’autre (« Regarde, Kim construit une tour. ») nourrit l’apprentissage social sans pression.

Pour stimuler la mémoire de travail et l’inhibition, des activités ludiques sont bienvenues. Des propositions adaptées existent ici: idées de jeux de mémoire pour enfants 🧩. Ces entraînements soutiennent l’autorégulation nécessaire aux interactions entre pairs.

Rituels collectifs et modèles prosociaux

Un petit groupe de jeu, bien encadré, sert de laboratoire social. Chanter ensemble, ranger en équipe, apporter une serviette à un camarade: ces micro-actes construisent l’empathie. L’adulte montre, puis invite: « Tu peux aider à ramasser les cubes. » L’enfant se sent compétent, ce qui renforce la confiance et l’autonomie émotionnelle.

Pour s’inspirer d’animations sociales adaptées, une recherche vidéo ciblée peut aider:

À mesure que l’enfant s’exerce, l’ambivalence recule: il apprend qu’on peut désirer un objet, attendre son tour et rester en lien. C’est le cœur d’une socialisation sereine.

Idée clé: le jeu en parallèle n’est pas un manque de sociabilité; c’est une étape qui prépare la coopération.

Communication non verbale et relation parent-enfant: routines, gestes et ton

La relation parent-enfant se tisse dans des micro-moments. Avant les mots, la communication non verbale raconte tout: posture, regard, rythme, intonation. À 19–24 mois, l’enfant lit ces signaux avec une finesse étonnante. Un ton apaisé vaut souvent plus qu’un long discours.

Structurer la journée par des routines stables apaise les transitions. L’annonce anticipée des événements (« Au groupe de jeu, on chantera et on écoutera une histoire. ») réduit la peur de l’inconnu. Pour celles et ceux qui souhaitent renforcer l’hygiène du soir, cette ressource peut guider pas à pas: rituels du coucher efficaces 🌜.

Langage des émotions et politesse incarnée

Dire « s’il te plaît » et « merci » ne suffit pas; l’adulte doit incarner ces codes. Montrer de l’attention, écouter, se mettre à hauteur de l’enfant: ces gestes enseignent la considération. Parler des émotions de chacun ouvre une voie: « Tu es fâché. John est triste car tu as pris son camion. » L’empathie se cultive par l’exemple.

Par ailleurs, inviter l’enfant aux petites tâches nourrit la coopération: porter une éponge, ranger deux chaussettes, éteindre une lumière. La mise en action canalise l’énergie et soutient l’expression des sentiments autrement que par l’explosion.

Qualité du sommeil et disponibilité émotionnelle

Le repos restaure l’équilibre neuro-émotionnel. Quand la nuit est chaotique, les tempêtes diurnes deviennent plus fréquentes. Des supports pratiques aident à consolider ce pilier: conseils pour une routine du soir 😴. Une nuit stable augmente la tolérance à la frustration et la capacité d’attention.

Il est aussi utile d’ajuster les activités. Pour les plus jeunes fratries ou les temps calmes, des inspirations existent ici: activités douces pour les bébés 👶. Ces idées peuvent être adaptées en version « tout-petits » pour favoriser le calme partagé et la présence.

Idée clé: quand les gestes et la voix racontent la même histoire rassurante, l’enfant peut se réguler et coopérer.

Accompagner l’autonomie émotionnelle: limites claires, choix, et réparation

L’autonomie émotionnelle se construit dans un cadre clair. Plutôt que des « non » dispersés, mieux vaut des règles simples et répétées: « On ne fait pas mal. On demande. » Offrir des choix limités soutient la maîtrise: « Tu veux le verre rouge ou bleu ? » Cette latitude encadrée diminue les luttes de pouvoir et protège la sécurité affective.

Après un geste agressif, vient la réparation. Sans humiliation, l’adulte guide: apporter un mouchoir, refaire une tour, proposer un câlin si l’autre en a envie. Ainsi, l’enfant apprend que toute relation peut se réparer, et que ses actes ont des conséquences, sans se sentir rejeté.

Boîte à outils émotionnelle à pratiquer chaque jour

  • 🌀 Respiration « moulin à vent »: souffler sur la main ouverte 3 fois, lentement.
  • 🧸 Coin calme: coussin, doudou, livre court, bouteille pailletée.
  • 🗣️ Mots-ressorts: « Stop, j’attends », « Je demande », « J’essaie encore ».
  • 🎭 Jeux symboliques: soigner une peluche, cuisiner pour trois amis imaginaires.
  • 📖 Lecture d’albums d’émotions, discussion des personnages.
  • 🎵 Comptine « colère-doudou »: frapper sur le coussin plutôt que mordre.

Pour nourrir ces compétences, il reste judicieux d’explorer des contenus qui éclairent la maturation cérébrale et les stades d’apprentissage: comprendre le cerveau en développement 🔎. Cette perspective aide à choisir des attentes réalistes et à ajuster les stratégies.

Enfin, une organisation du soir cohérente renforce l’équilibre général. Réviser les repères et consolider le coucher a un impact direct sur l’humeur et l’attention le lendemain: ressources pratiques pour le coucher 🌟.

Idée clé: l’enfant se régule mieux quand il a un cap simple, des choix limités et la possibilité de réparer.

Mini-cas: Sam, 20 mois

Sam mord quand on lui retire un jouet. L’adulte protège, verbalise: « Tu es fâché. On ne mord pas. Tu peux serrer le coussin et demander. » Ensuite, il guide le geste « donner », puis montre comment attendre avec un sablier. À force de répétitions brèves et cohérentes, la morsure diminue, et Sam gagne en confiance pour exprimer ses besoins autrement.

Ce type d’apprentissage, répété dans un cadre bienveillant, devient un socle robuste pour toutes les interactions futures.

Comment réagir face aux crises de colère à 2 ans ?

Rester calme, se mettre à hauteur et nommer l’émotion: « Tu es très fâché ». Protéger sans punir, proposer une respiration guidée, puis offrir un choix simple. Une fois la vague passée, rappeler la règle et valoriser l’effort de retour au calme.

À partir de quand s’inquiéter du développement affectif ?

Si les crises sont quotidiennes et durent plus de 30 minutes, si l’enfant se blesse souvent ou ne cherche jamais le réconfort, parlez-en à un professionnel. Le repérage précoce permet d’ajuster l’accompagnement.

Comment encourager le partage alors que c’est difficile à cet âge ?

Organisez les tours, utilisez un minuteur visuel et décrivez le jeu de l’autre. Proposez des scénarios de coopération courts, puis félicitez les initiatives prosociales plutôt que le résultat.

Quelles routines aident la régulation des émotions ?

Rituels de transition annoncés, routine du coucher stable, coin calme, et deux plages de jeu symbolique quotidiennes. Un sommeil régulier soutient la tolérance à la frustration.

Comment parler des émotions chaque jour ?

Mettre des mots sur les signes corporels, lire des albums thématiques, chanter des comptines d’émotions et utiliser des scripts simples: « Je demande », « J’attends ». L’exemple de l’adulte reste le meilleur modèle.

Pour aller plus loin, explorez aussi des supports ludiques et concrets: jeux pour stimuler mémoire et attention 🧠, et des repères de neurodéveloppement accessibles: bases du développement cérébral 📘. Ces ressources complètent les pratiques quotidiennes et renforcent la cohérence éducative.